PAROISSE SAINT ANTOINE DE PADOUE

PAROISSE SAINT ANTOINE DE PADOUE


                                                 TROIS TEMPS FORTS




Notre mois de février 2015 est riche en événements religieux.
Le 2 février, avec la fête de la Chandeleur, inaugure à Saint Victor une semaine
particulièrement dense, à laquelle nous nous associons diversement, les uns les autres, et cette
démarche originale nous replonge aux sources de notre foi à Marseille: nous ne sommes pas des
extraterrestres, nous avons une histoire, nous avons reçu cette foi, et elle s'est transmise de
générations en générations pour que nous puissions la connaître nous aussi. Soyons ceux qui
reprennent et transmettent à leur tour le flambeau, non pas simplement "parce qu'on a toujours
fait comme ça", mais parce qu'on en comprend la valeur et le prix: comme il est précieux de
connaître Dieu ! Comme il est précieux de savoir tout ce qu'il nous a révélé, car on trouve ainsi
la sagesse qui mène à la vie éternelle. Comme il est précieux de savoir qu'il s'est fait homme en
Jésus, car on peut avoir une vraie relation avec lui: quand on prie, on ne prie pas un nuage ou
une énergie, on s'adresse vraiment à une personne qui s'est fait connaître – comme c'est précieux
cela, et comme il nous faut cultiver le désir de ne pas enfouir ce trésor, le taire, le dissimuler,
mais au contraire permettre à d'autres d'y avoir part: tous ont le droit de découvrir celui qui a un
tel amour pour chacun qu'il a donné sa vie pour tous. Dans cette semaine de la Chandeleur, nous
demandons un regain de ferveur, d'authenticité, de profondeur pour notre témoignage chrétien –
personnel, en groupe, au niveau du diocèse lui-même.
Puis vient la fête de Notre Dame de Lourdes (11 février). Marie, l'Immaculée
Conception, qui demande à Bernadette de prier et de faire pénitence pour les pécheurs. Lourdes
est ce lieu où beaucoup retrouvent le chemin de la confession quand ils y passent – "Allez boire
à la fontaine et vous y laver". Renouveau du pardon, eau vive de la miséricorde, regain là aussi
de ferveur et de foi où l'amour de Dieu côtoie l'amour du prochain, dans la prière, dans les
processions et dans le service et l'attention aux malades.
Et puis viendra l'entrée en carême (40 jours! à partir du Mercredi des Cendres –
18 février). Le carême est le temps du jeûne, de la pénitence. C'est important, le jeûne ! Non pas
le jeûne avec un verre de café ou un carré de chocolat en moins, mais le jeûne en remplaçant un
repas par du pain et de l'eau (pas tous les repas pendant 40 jours, mais au moins un repas par
semaine –le vendredi?). Le jeûne est une forme de sacrifice fait à Dieu. C'est une démarche plus
forte qu'une simple démarche de prière. Quand on regarde notre monde aujourd'hui, on a de
bonnes raisons d'y voir des problèmes graves et sérieux. C'est pour cela que le jeûne aussi, il faut
le prendre au sérieux. Certes les enfants avant 12 ans sont dispensés de cette démarche pour ne
pas entraver les besoins de leur corps en croissance, de même les malades ou les personnes trop
âgées qui doivent lutter pour garder la santé. Mais pour tous les autres, le jeûne est à prendre au
sérieux. A un moment dans l'évangile, les disciples n'arrivent pas à expulser un démon. Jésus
leur a pourtant donné pouvoir et autorité sur les démons. Comment se fait-il que ce mal leur
résiste ? Jésus répond: "Quant à cette espèce-là, on ne la fait sortir que par la prière et le jeûne"
(Mt 17,21 et Mc 9,29). Jeûner, ce n'est pas pour se rattraper sur le repas d'avant ou d'après –Dieu
n'écoute pas ce jeûne-là où on sait trouver ses compensations, son intérêt d'une autre manière (cf
Is 58,3). Jeûner, ce n'est pas se donner en spectacle, autrement, le spectacle est notre récompense
(cf Mt 6,26). Non, jeûner d'une manière que Dieu seul peut voir, et lui présenter saintement, en
toute justice, dans les larmes, notre requête, notre supplication.
Que ces trois temps forts nous portent, puisqu'ils nous mèneront jusqu'à Pâques,
jusqu'à la grâce du Christ ressuscité.
P. Yann POINTEL.