PAROISSE SAINT ANTOINE DE PADOUE

PAROISSE SAINT ANTOINE DE PADOUE

                                        SAINT ANTOINE ET L'ENFANT

                                                                             

                                                         

Une biographie autorisée de Saint Antoine nous rapporte l'histoire suivante: "Comme Antoine évangélisait une ville, un bourgeois lui offrit l'hospitalité, et lui donna une chambre à part, pour qu'il pût vaquer plus tranquillement à l'étude et à la contemplation. Pendant que son hôte priait, le bourgeois multipliait ses allées et ses venues dans la maison. Une curiosité lui fit regarder à plusieurs reprises dans la chambre où Antoine s'était retiré: il vit alors, à travers une fenêtre révélatrice, un enfant beau et aimable que celui-ci tenait dans ses bras, et qu'il baisait nombre de fois en contemplant son visage. Le bourgeois stupéfait se demandait d'où venait cet enfant qu'il trouvait si charmant. C'était Jésus en personne, qui révéla à son serviteur l'indiscrète curiosité du bourgeois. Après la disparition du divin enfant, Antoine défendit à son hôte de parler de ce fait tant qu'il serait en vie. Quand le saint fut mort, l'heureux témoin du prodige le raconta avec des larmes d'attendrissement, et après avoir touché les saintes reliques pour mieux affirmer la véracité du fait" (Liber Miraculorum p133). Lorsque cette anecdote fut connue (après la mort de Saint Antoine, donc), on avait déjà pris l'habitude de représenter Saint Antoine avec un lys (témoignage de sa pureté) et avec un livre ouvert, tant il avait prêché en parcourant les villes et les villages, et tant sa prédication avait touché les cœurs. La tradition s'amorça donc de conserver ces représentations et d'y superposer le témoignage raconté ci-dessus: Jésus, sur le bras de Saint Antoine, tout près de son cœur.


La vie de Saint Antoine fourmille d'anecdotes et de récits de miracles qui se sont produits suite à ses prédications. On a parfois du mal, à 1000 ans de distance, à être absolument certain de toute authenticité, mais accueillons-les avec bonne foi, sans naïveté excessive, recherchant surtout en quoi ces récits peuvent nourrir et faire grandir notre âme. Beaucoup viennent encore prier Saint Antoine pour obtenir une guérison, pour implorer sa protection, son assistance ou son aide, pour avoir une réponse à leurs questions, pour trouver le chemin qu'ils doivent prendre, et on l'invoque même pour des motifs très pratiques: retrouver un objet perdu ! Mais Saint Antoine ne nous livre-t-il pas dans l'histoire ci-dessus le cœur de sa fécondité, le plus important à développer et à mettre en place dans notre vie afin que tout le reste soit donné, comme par surcroît ? Le plus important, c'est cette vie de prière, c'est cette relation personnelle à Dieu qu'on vit quand on se retire dans sa chambre, qu'on s'adresse "à notre Père qui est là dans le secret" (Mt 6,6), quand on prend le temps de méditer et de contempler à partir d'un texte de l'Ecriture Sainte, au point que Jésus se révèle à nous, qu'on peut comme "le toucher", l'embrasser, contempler son visage, l'aimer avec un cœur d'enfant. Il est la Parole faite chair.


En ce temps de fête pour nos paroisses, qu'à la prière de Saint Antoine, nous soyons renouvelés, les uns et les autres, dans notre vie de prière, dans notre amour pour Dieu, dans notre relation à Lui, et que tout le reste –tout ce que nous avons envie de lui demander, toute bénédiction, toute réponse à une attente…– vienne comme une profusion gratuite de l'amour échangé dans la prière.


P. Yann POINTEL