PAROISSE SAINT ANTOINE DE PADOUE

PAROISSE SAINT ANTOINE DE PADOUE


                                                   APPLIQUER LE FRUIT DE LA REDEMPTION



                               

La prière pour les défunts est au cœur de la vie de l'Eglise –non pas par je ne sais quel attrait morbide, mais parce qu'au cœur de la vie de l'Eglise est la question du salut, la perspective d'aller (ou non?) dans la vie éternelle. "Bon Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ?" demande un jeune homme (Mc 10,17). "Seigneur, n'y aura-t-il que peu de gens à être sauvés?" (Lc 13,23) demande un autre… et que dire des moments très nombreux où le Christ dit à des personnes qu'il rencontre: "ta foi t'a sauvé(e)"… (on comprend bien qu'il ne s'agit pas seulement d'une petite guérison ponctuelle, mais d'une attitude de fond qui les oriente définitivement vers la vie éternelle). La question du salut est centrale dans la vie de l'Eglise. Au cœur de la vie de l'Eglise est ce combat crucial entre d'un côté le péché qui rend esclave, le péché qui mène à la mort, le péché qui étend son règne de division et de blessure… et de l'autre côté la grâce de Dieu qui vient nous en sauver, nous en libérer.

Nous nous rendons bien compte que ce combat n'est pas à hauteur de nos propres forces: ce n'est pas par quelques piécettes données à un pauvre, ce n'est pas par quelques gâteries réservées aux enfants ou aux petits-enfants après leur sortie de l'école, ce n'est pas par 3-4 bonnes actions qu'on "mérite" d'aller au Ciel, mais c'est par une grâce toute particulière de Dieu pour nous tirer de toutes les ramifications, de toutes les subtiles accroches par lesquelles le démon garde un pouvoir sur le monde. Seule la grâce de Dieu nous sauve. On peut servir des soupes aux sans-abris, on peut passer son temps à soigner des malades… et c'est bien de le faire ! Jésus dit lui-même: "des pauvres, vous en aurez toujours, et quand vous le voudrez, vous pourrez leur faire du bien" (Mc 14,7)… mais ce ne sont ni une soupe, ni une compresse qui permettent à quelqu'un d'aller dans la vie éternelle. On peut faire du bien aux pauvres, on peut avoir beaucoup de charité, mais rien ne remplace les biens que Dieu lui-même donne. Ces biens, on ne peut les recevoir que par la prière, que par les sacrements.

Dans le mois de novembre, on veut prier chaque année particulièrement pour les défunts. Pour quelqu'un qui a déjà passé le cap de la mort, il n'y a que la prière (et le jeûne). Le sommet de toute prière est la messe. Pour des proches, pour des victimes d'attentat, pour des accidentés de la route ou de montagne, pour des enfants emportés trop tôt, pour des personnes décédées apparemment loin de Dieu… faisons dire des messes, et venons prier pour elles à la messe. N'interprétons pas cet appel dans un sens mercantile, mais bien par rapport à l'essentiel: appliquer le fruit du sacrifice du Christ pour le salut des âmes. "A l'an que ven, dans le Ciel, puisqu'y en aura pas moins, qu'y en ait plus".


                                                                                                                                                              P. Yann POINTEL